Weekend médiéval à Montrottier
La Compagnie Briselame s'est éloignée de Grenoble et de l'Isère pour aller combattre à l'épée au Château de Montrottier en Haute-Savoie. Lieu parfait pour se livrer au combat médiéval ! Retour sur la journée...
Après une heure trente de cavalcade sous une pluie continue, les chevaux fumants et halletants, nous arrivons en vue de l'imposant mais non moins splendide château de Montrottier qui semble repousser les nuages pluvieux. C'est sous un soleil timide que nous garons notre attelage. Nous sommes rejoins par deux autres compagnies (les lames du Dauphiné et la confrérie de l'ardente épée) pour la tâche qui nous incombe durant deux jours : protéger le château. La place se remplit d'hommes et de femmes en armes prêt à tirer l'épée au clair pour la moindre raison. Dauphinois et Savoyards de jaugent, la tension se lit sur chaque visage, les mains se crispent sur les fusées des épées, des dagues et autres masses d'armes. C'est le moment que choisit notre hôte, messire Arnaud Delerce, pour nous accueillir avec chaleur et bonhomie, dénouant cette tension qui risquait de se transformer en bataille désordonnée et sanglante entre les différents mercenaires présents.
Après un rapide repérage, chaque compagnie prend position car l'assaillant est en approche : les visiteurs, malgré le temps maussade, ont fait le (bon) choix de sortir de leur chaumière pour venir visiter ce lieu magnifique. Durant leur visite, ceux-ci pourront découvrir des salles splendides aux collections nombreuses - parfois très hétéroclites - et tomber sur les mercenaires présents dans la place. Au détour d'une salle, les hommes et femmes en âge de se battre (3 ans) sont enrôlés de force et initiés au combat à l'épée à l'aide d'armes d'entraînement. Les plus jeunes reçoivent des épées en mousse et ont pour ordre de donner l’assaut à leur parent à qui nous jetons rapidement de quoi se défendre !
Un peu plus loin, dans la salle des chevaliers, des combattant⋅e⋅s veillent sur la collection et instruisent les visiteurs : les lames du Dauphiné leur apprennent comment bien choisir sa flèche en fonction des besoins : chasse, perce-maille, incendiaire, tranche-cordes... Alors qu'ils se dirigent vers la sortie, un mercenaire de la Compagnie Briselame leur barre le passage et leur enseigne l'évolution de l'équipement militaire médiéval pour apprendre à bien choisir ses armes en fonction de la défense qui se présente.
Fort de ce savoir, les visiteurs redescendent et tombent alors nez à nez avec la confrérie de l'ardente épée qui va maintenant leur enseigner les techniques martiales médiévales pour défaire son opposant, soit en l'immobilisant pour demander rançon, soit en le tuant, d'un coup d'épée bien placé ou d'une dague plantée au bon endroit. Vient alors les mises en pratique et démonstrations que les Lames du Dauphiné et la Compagnie Briselame exécutent. Les coups s’enchaînent, les épées tintent, sous la force des coups les étincelles jaillissent des lames ! Un désarmement, une parade, et c'est à mains nues que les combattant⋅e⋅s terminent de s'affronter ! Coups de poing, coup de pied, oreille mordue, tête éclatée contre le donjon ou contre l'armure d'un autre combattant ! Tous les moyens sont bons lorsqu'il s'agit de mettre son adversaire hors d'état de nuir. L'honneur du chevalier ? Il n'a guère de place sur le champ de bataille et n'existe que lors des tournois amicaux, ne nous mentons pas ! Abasourdis par tant de violence et d'humour, les visiteurs reprennent leur visite pour connaître les moindres recoins du château qu'ils défendront lorsque leur formation sera terminée...
Le soir tombe déjà sur le château de Montrottier. Les gambisons sont trempés de sueur. Il est temps de faire ripaille dans le cellier ! La nuit s'installe ; le teintement des bouteilles et des verres a remplacé le fracas des armes et armures. Après cette journée à combattre et transpirer ensemble, des liens se sont tissés entre les membres des 3 compagnies présentes qui trinquent et rient ensemble avec le seigneur des lieux qui nous honore de sa présence. Certain⋅e⋅s mercenaires font montre d'un talent insoupçonnable pour le chant ! Fourbus, plusieurs regagnent leur quartier pour un repos du guerrier bien mérité tandis que quelques autres sortent les dés pour leur tour de garde et chasser les ténèbres...
La cloche sonne l'alerte après une courte nuit ! Branle-bas de combat, une nouvelle vague de visiteurs assaille les lieux ! On s'entraide pour s'équiper au plus vite avant qu'ils ne pénètrent dans l'enceinte ! On enfile la cotte de mailles, on sangle les spalières, on attache les tassets, on enroule les bandes moletières, on reserre le fourreau d'épée... Et on se plonge la tête dans un sceau d'eau glacée pour effacer les dernières traces de la nuit et de l'alcool. Une nouvelle longue et épuisante journée commence...
Nous tenons à remercier une nouvelle fois le directeur des lieux Arnaud Delerce et toute son équipe pour leur accueil, leur bonne humeur et la visite privée et privilégiée du château qui regorge de surprises ! Merci également aux Lames du Dauphiné et à la Confrérie de l'Ardente Épée pour ces moments de partage, d'échanges et de rire. C'est avec plaisir que nous espérons les recroiser sur d'autres animations médiévales !
Plusieurs des photos présentes dans cet article (les plus jolies !) sont de Yan-Gaëtan Olivo dont vous pouvez retrouver l'album complet du week-end médiéval à Montrottier sur son flicker.
Si cette actualité vous a donné envie d'aller visiter ce lieu d'exception, rendez-vous sur le site du château de Montrottier pour découvrir les nombreux événements proposés au cours des visites.